par Laurent Matthey
docteur en géographie de l’Université de Lausanne. 
Professeur à l’Université de Genève
Directeur du Master en Développement Territorial

Les trois grandes figures du logement

Les échanges ont fait émerger trois grandes figures du logement :

• le logement comme perturbation : il a souvent été question de capacité d’accueil des tissus sur lesquels se posent de nouveaux logements, qui, accueillant de nouveaux habitants, sont aussi pensés comme des facteurs de déséquilibre quantitatifs ;
• le logement comme bâti, qui peut être vecteur de qualité : on a beaucoup discuté de la capacité du bâti contigüe comme organiseur de l’espace public, de la vie collective, du rapport à soi, aux autres et au monde ;
• le logement comme typologie : on a débattu des qualités spatiales des logements produits à Genève, tant du de l’organisation des appartements, que des espaces collectifs des bâtiments ou des formes urbaines.

Les représentations de la qualité urbain

Ils ont fait apparaît un large spectre de représentations de la qualité urbain, selon que celle-ci réside dans :

• l’habiter (laisser vivre, ouvrir aux usages, développer une éthique du « sol facile ») ;
• le soin porté à l’endroit où l’on vit (permettre l’identification, l’appropriation) ;
• le ménagement (la qualité, c’est le temps, qui sédimente ; le vécu qui graduellement produit du sensible ; le mélange de l’ancien et du nouveau) ;
• le vivant (question de la nature dans la ville ; question du rapports au paysage, à l’horizon et, en quelque sorte, au cosmos),
• la reconnaissance (qualité résulte de la prise en compte de tous les usagers de la ville ; question de design universel et de l’accessibilité)…

Revoir le design de processus de projet

Mais les discussions ont également fait apparaître qu’il « est plus simple de produire de la qualité quand on sait pour qui », conduisant à ce que le design de processus de projet et d’implication des acteurs soit revu, qu’un autre séquençage soit proposé. Les participants ont ainsi proposé de repenser le rapport du bâti à la trame et des acteurs mobilisés. Si les professionnels sont les principaux acteurs d’une réflexion sur la trame, les habitants doivent plus organiquement liés aux réflexions sur les lots et les aménagements.

Implication des usagers

Les discussions ont également largement thématisé la question de l’implication des usagers dans la production du logement comme vecteur de qualité architecturale et urbaine. On a souligné les vertus (mais aussi les limites) du logement coopératif comme vecteur de qualité. On a aussi souligné avec insistance les vertus de la co-construction, d’une réforme du droit du bail, du logement dénormé.