Cette publication est reprise dans l'actualité "Atelier de prospective avec la Genève internationale" sur le site officiel de l'Etat de Genève.
Le 5 novembre dernier, le 3DD réunissait des personnes œuvrant au sein de la Genève internationale et au sein de l'Etat pour échanger sur des thématiques centrales de demain : le futur de l'emploi, de l'éducation et du numérique.
Organisé par la Direction des affaires internationales, en collaboration avec l'Unité de développement et prospectives du Département des infrastructures, cet atelier s'inscrit dans le cadre de la démarche de prospective de Genève 2050, entreprise par le Conseil d'Etat genevois depuis 2018. Celle-ci se donne pour objectifs de mieux appréhender les échelles temporelles lointaines difficiles à maîtriser en raison des évolutions de notre société, de disposer de moyens nécessaires pour pouvoir répondre aux enjeux de Genève à l'horizon 2050, de renforcer la participation citoyenne et de casser les silos. Suite à la publication des résultats de l'enquête participative réalisée en novembre 2019, le Conseil d'Etat a décidé de poursuivre cette démarche, avec l'objectif notamment d'engager un dialogue avec les acteurs internationaux.
Durant cet atelier, Jean-Marc Rickli, directeur des risques globaux au Geneva Centre for Security Policy (GCSP), a souligné l'importance de la prospective au sein de organisations, dans un monde en constante transformation, caractérisé par l'incertitude, la volatilité et la complexité. La prospective est une anticipation permettant d'éclairer l'action présente, à la lumière des futurs possibles. Imaginer l'avenir autrement, c'est déjà vouloir changer le présent.
Jean-Marc Rickli a également mis l'accent sur le développement rapide des technologies et les changements et impacts exponentiels qu'elles peuvent générer, comme par exemple les deepfakes, les applications d'intelligence artificielle, la réalité augmentée, et les interfaces cerveau-marchine.
Cela soulève de nombreuses questions sociétales, éthiques, politiques, légales et en lien avec la responsabilité individuelle. La prospective devient un outil d'importance croissante comme outil heuristique et dans la gouvernance.
Puis, trois groupes de travail ont été constitués pour mener une réflexion sur le futur de l'emploi, de l'éducation et du numérique.
- Face aux enjeux liés à l'emploi à Genève, il ressort qu'il serait utile de cartographier les compétences existantes, afin de préparer les compétences de demain. Il y a un potentiel de développement en matière de prospective des compétences. La problématique des aspirations des jeunes générations a été soulevée, avec les nouvelles tendances du marché du travail à considérer ("new work", post-covid, télétravail, lien avec "Travailler autrement", technologies, écologie, vieillissement de la population,…), se croisant avec des questionnements (faut-il davantage promouvoir les start-ups? Et revaloriser certains secteurs d'activités ?, ...). L'avenir du travail serait une thématique à approfondir avec notamment les entreprises genevoises, davantage de passerelles professionnelles pourraient être développées entre le privé/public/la Genève internationale, mais aussi plus de connexions entre la formation et l'emploi.
- En matière d'éducation, l'accent a été mis sur l'importance de promouvoir les valeurs humaines, les droits humains, la non-violence, l'inclusion, la confiance, ainsi que de développer les compétences des citoyen-nes de demain. Dans un monde en crise, il s'agit de développer des esprits capables de résilience, des esprits critiques, de favoriser l'inter et la transdisciplinarité, et de former aux risques en matière numérique (masse d'informations, désinformation), en matière de santé et aux réalités des emplois. Genève apparaît comme une laboratoire unique d'idées, de cultures et de savoirs pour favoriser des événements de partages d'expériences.
- Dans le domaine du numérique, a été évoqué l'intérêt de mener une réflexion sur la mise en commun des ressources numériques afin de créer des synergies autour d'intérêts publics (développer le mécanisme des logiciels libres, ou mettre à disposition des tiers-lieux basé sur la contribution citoyenne), sur le développement d'un mode de gouvernance numérique qui s'inspire des communs, sur l'extension de l'espace public dans l'espace numérique. Avec la multiplicité des acteurs notamment internationaux qu'elle réunit, Genève apparaît comme un lieu d'expérimentation, dans lequel plus de situations d'échanges et de rencontres devraient être créées.
Finalement, cet atelier a contribué à une certaine qualité des échanges entre les représentants de la Genève internationale et de l'administration cantonale, amenant de la valeur pour les unes et les autres, à la fois dans les domaines de responsabilités respectifs de chacun et dans la perspective de partenariats possibles à développer. Ces échanges ont, en particulier, mis en évidence l'unicité de Genève qui a un potentiel d'expérimentation unique pour développer des projets nouveaux et innovants, en mettant en commun les connaissances et ressources d'acteurs provenant de différents horizons (international, public et privé). Ceci est ressorti pour les trois thématiques approfondies que sont le futur de l'emploi, de l'éducation et du numérique. L'exercice de la prospective a donc permis de proposer des conditions de réflexion pour se projeter dans l'avenir et tenter de répondre aux défis actuels, posant ainsi les jalons pour de nouvelles pistes de réflexion et d'action dans ces thématiques.