Que fait la participation à l'urbanisme ?

3DD Animation • 9 novembre 2022

Que fait la participation à l’urbanisme ? C’est autour de cette question que nous le réseau du 3DD s'est retrouvé le 9 mai à 18h.

Ce temps était ouvert à tous les acteurs concernés par le champ de la participation dans l’urbanisme. Dans un format d’ateliers animé par les formateurs Etienne Ballan et Clément Geney du GIE Passages, les participants et participantes ont pu discuter des spécificités locales de la participation, des impacts de la participation sur l’urbanisme, des formats de participation à expérimenter.

Voici ce qui en est ressorti.

La participation rend-elle les projets plus légitimes ?

  • La construction de la légitimité du projet à travers la participation dépend de la qualité du processus de participation (légitimité et représentativité des participants, ouvertures et influences possibles, existence de marges de manœuvre,…). Dans le cas de processus alibi de participation la légitimité du projet sera affectée.
  • La temporalité et les échelles de certains projets rendent difficile la légitimation par la participation des habitants
  • Certaines résistances à des projets sont également légitimes et cela doit être intégré

Est-ce que la participation rend l’urbanisme plus conflictuel voire plus douloureux ?

  • La participation tend surtout à donner une visibilité accrue aux clivages avec des expériences parfois violentes, cependant quand la participation est ouverte et inclusive elle peut être paisible et constructive
  • Il est nécessaire de renforcer les formations et les mesures visant à réduire les asymétries entre parties prenantes
  • L’apaisement aussi viendra des expériences bénéfiques avec le temps par rapport à des démarches relativement jeunes, de la réputation et d’un historique des parties prenantes facilitant la confiance

Est-ce que la participation améliore ou dégrade la qualité des projets urbains ?

Il n’y pas de réponse univoque, cela dépend toujours des projets. La participation permet

  • D’enrichir les projets par l’expression de plus de gens,
  • D’adapter les projets en comprenant mieux les modes de vie
  • De renforcer les projets car les limites et faiblesses sont mises en lumière par la discussions ce qui permet de trouver des réponses
  • Une meilleure acceptabilité par l’explication

La participation conduit :

  • Elle peut produire des aberrations par des améliorations qui peuvent s’avérer être des dégradations au regard de la pertinence du projet
  • Elle peut rendre le projet vulnérable s’il est mal expliqué
  • La recherche du consensus peut dénaturer le projet urbain et conduire à l’absence de geste architectural (A. Gaudi aurait il pu faire ce qu’il a fait à Barcelone avec la participation ?)

Y-a-t-il une participation à la genevoise ? Et des caractéristiques particulières ?

  • La participation à Genève peut ressembler au reste de la Suisse qui est marquée par les outils de démocratie directe à disposition.
  • Il y a cependant des spécificités locales liés à la forte concentration de la population, et la forte mobilisation, la force des lobbys localement et un régime politique hyper pluraliste.
  • Les enjeux sont importants et donc cela crée un besoin de participation plus fort, avec en parallèle un canton qui décide,ce qui peut générer des cristallisations
  • Socialement, une forme de discrétion et de réserves, une culture de l’absence de conflit peuvent avoir un impact sur les formes de participation qui sont implicitement des espaces d’expression des divergences

 

Une discussion à poursuivre !

Thème(s)
Nature de la ressource
Territoire(s) concerné(s)