Titre: L’habitant et les savoirs de l’habiter comme impensés de la démocratie participative
Auteurs: Guillaume Faburel
Publication: 2013
Longueur: 22 pages

 

Article paru dans le numéro 6 des Cahiers RAMAU (Revue du Réseau activités et métiers de l'Architecture et de l'urbanisme), numéro dédié à l'implication des habitants dans la fabrique de la ville et qui peut être consulté en ligne. 

" Quelle reconnaissance d'une expertise habitante ?

Dans la première partie de ce Cahier, c’est tout d’abord la figure de l’habitant, de l’usager, du citoyen qui est interrogée, et avec elle la question des compétences, des expertises qui lui seraient reconnues (ou déniées). La terminologie non stabilisée pour désigner cet « autre » dit bien d’ailleurs la manière dont sont attendus de l’interlocuteur un positionnement, un horizon d’intérêt, une forme de mobilisation ou encore un langage.

Comme le montre G. Faburel, qui analyse les obstacles à la reconnaissance de la catégorie d’habitant comme légitime parmi les acteurs des projets architecturaux et urbains, il n’est invité à intervenir que sur des aspects marginaux des projets et des politiques urbaines, et est considéré comme ignorant (« profane »). Tout se passe comme si les habitants devaient faire preuve d’une expertise propre, mais dans le cadre de ce que les professionnels et institutionnels considèrent comme légitime : dans des dispositifs prédéfinis, sur des questions déjà formulées, et avec les outils, les mots, les références qu’imposent généralement les techniciens et les concepteurs.

Les habitants ont cependant des « dispositions et aptitudes sociales », des « savoir-faire professionnels », des « habiletés techniques », des « savoirs dits vernaculaires, qui favorisent, selon Illich (Illich, 2003), l’autonomie, à la différence des savoirs hétéronomes, qui au contraire, par leur spécialisation, réduisent la liberté des individus ». Selon l’auteur, le déni de ces capacités entraîne la dépossession des habitants de leur « habiter ». Le texte définit alors trois niveaux croissants d’implication des savoirs habitants dans les problématiques environnementales questionnant le partage savant/profane : le concernement (réflexivité), la capacitation (prise d’autonomie) et l’engagement (reprise de soi)."

(extrait de l'article introductif de la revue "Les métiers de l'architecture et de l'urbanisme à l'épreuve de l'implication des habitants et des usagers" par Véronique Biau, Michael Fenker et Elise Macaire)

 

Lire l'article  N°6 des Cahiers RAMAU

 

Cette ressource fait partie du dossier thématique Faire dialoguer savoirs experts et savoirs citoyens

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