Notes de voyage autour des civic-tech Jour 4

Alain Renk • 21 septembre 2019
dans le groupe Démarche Civic-Tech

Note de voyage autour des civic-tech

Jour 4 -  22  septembre 2019

10 jours en Chine. L’occasion de lancer une conversation avec la publication d’un court texte chaque jour sur le hub de l’atelier Civic-Tech du 3DD  de Genève. 

The oval table meeting

  1. L'interêt du campus que nous organisons en ce moment même avec nos partenaires concepteurs chinois et le représentant d’ONU Habitat est de pouvoir aborder les questions de façon directe. Cela aurait été compliqué d’expliquer dans d’autres circonstances à un développeur immobilier qui vend la qualité de son programme que, malgré sa réelle qualité, celui ci est encore basé sur des méthodes de conceptions conventionnelles et fermées qui l’empêchent de bénéficier de l'intelligence collective et le contraignent à devoir parier sur ce que souhaitent les futur habitants. Des habitant pensés uniquement comme des consommateurs potentiels qu’il faut satisfaire. 
  2. A suivre donc la teneur de ma réponse à la directrice de la filiale développement rural du développeur immobilier chinois. Structure qui a quelque expérience étant le troisième de la Chine et qui par exemple fait appel au meilleurs spécialistes japonais pour intégrer au sein des projets de revitalisation des territoires ruraux des fermes en agriculture et élevage bio avec une partie éducative pour les enfants, des musées de l’agriculture et des cafés bibliothèques avec (c’était visiblement très important) exactement la même qualité de service qu’en ville. 
  3. Votre projet est très qualitatif mais... Les améliorations itératives de l’urbanisme comme vous le faite sont différentes du changement de culture apporté par l’urbanisme ouvert. Comme illustration de la distance entre les deux approches, l’exemple de l’encyclopédie  Britannica par rapport à Wikipedia est éclairant. La question n’était pas de continuer à améliorer indéfiniment l’encyclopédie papier pour maintenir la distance avec un concurrent sur internet mais de comprendre que l’émulation créée par l’intelligence collective et le partage allait drainer les meilleures compétences et multiplier leur nombre à un niveau tel que l’ancien système, qui avait été efficient, ne disposait plus du meilleur process pour récolter et diffuser la qualité de son savoir. 
  4. Ce process qui a rendu possible Wikipedia était à l’opposé de l’idée d’un partage improvisé de la connaissance. C’est au contraire l’ingénierie juridique de la contribution et des règles précises qui ont émergées progressivement avec le système des licences libres en CC BY-SA. La sécurisation du système a rassuré les professeurs d’université qui ont commencé  a migrer vers l’encyclopédie libre pour mettre en avant leurs centre d’intérêt. 
  5. Idem pour l’urbanisme ouvert. Il ne s’agit pas d’en rester à l’idée d’un brainstorming amusant avec la société civile mais d’une mobilisation des connaissances professionnelles de l’urbanisme comme moteur de processus utilisant les multiples capacités de mobilisation du numérique pour inclure la société civile aux décisions. Les approches conventionnelles n’ont pas les moyens de répondre aux défis de l’Aménagement des territoires tels que posés dans le Nouvel Agenda Urbain et les ODDs. La preuve est que les professionnels auraient déjà répondus si l’urbanisme conventionnel avait donné la capacité de répondre puisque les constats sont partagés. 
  6. Pour être précis, je n’ai pas utilisé l’exemple de Wikipedia cette après-midi avec le promoteur mais celui de l’agriculture industrielle enfermée sur ses certitudes en opposition à l’agriculture bio. Mon point était de faire comprendre que le sujet de notre collaboration avec ONU-Habitat était d’apporter à des acteurs professionnel l’opportunité de penser en dehors des schémas établis. Et que par définition ce saut dans l’inconnu avait besoin d’être sécurisé et accompagné. 
  7. C’est tout l’enjeu du programme en cours de développement avec ONU-Habitat autour des principes de l’urbanisme ouvert. Développer avec un nombre restreint d’acteurs un parcours permettant d’appliquer les processus de l’urbanisme ouvert sur des projets réels de tailles modestes mais hautement complexes afin de permette l’acquisition d’une culture de la contribution. Cette première table ronde organisée dans le cadre d’un Urban Thinker Campus a également intégré une présentation des dynamiques sociales porteuses de transformations vertueuses apportées par l’urbanisme ouvert dans un village en Suisse. En particulier sur les processus qui permettent des actions aujourd’hui qui serait restées en dehors des radars autant de la sphère professionnelle que citoyenne. Le fait est que l’alchimie de l’urbanisme ouvert se produit à la rencontre des deux mondes.

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Thème(s)
Nature de la ressource
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